17 janv. 2010

Partir... oui, mais sans penser à revenir

De Random Art
Pour la première fois de mon existence, l'hyperactif jovial que je suis se retrouve face à une notion étrange: La liberté.
En effet, jusqu'à mon 23ème anniversaire, les seuls choix qui s'offraient à moi se réduisaient à telles ou telles études, tels ou tels stages, tel ou tel endroit pour les vacances, ou encore tel ou tel nouvel objet de consommation. Mais cela s'apparentait plus à être dans un tunnel rectiligne avec, par moments, des bifurcations possibles mais dans lequel, au final, on est forcé d'avancer dans une direction assez uniforme.
Aujourd'hui, la sortie du tunnel est arrivée et toutes les directions, rebroussement ou stagnation sont possibles. Forcé d'être libre...voilà qui est étrange s’étonnait Sartre.

Une option serait de retourner dans un tunnel. Après tout, les tunnels, malgré le manque de lumière, c'est bien fléché et on a moins peur de se perdre.
Il s’agirait alors de commencer à bosser, avoir des sous, trouver l’âme sœur, chercher un endroit coquet et acheter des meubles. C’est à dire vite se débarrasser de cette liberté embarrassante.
Dans le même tunnel, il faudrait aussi éviter de s'engager et de réfléchir sur le monde. Ne pas avoir d'idées politiques, ça évite d'avoir des problèmes, et pourquoi me plaindre, j'ai la dernière clio et une télé full HD !
En fait non, c'est évident, ce n’est pas le moment d'être ça. Peut-être un jour...
Mais aujourd'hui c'est inconcevable.

Mais alors quelle vie choisir. Quel métier. Quelle famille. Quelle ville. Quels engagements. « Quelle machine à laver », se demande aussi Ewan Mc Gregor au début de Trainspotting.
A 23 ans je veux prendre la liberté de ne pas choisir tout de suite. Refuser tout ces choix en quittant tout n'est-il pas le meilleur moyen de prendre du recul pour mieux les faire? Un grand voyage n'est-t'il pas l'occasion aussi d'essayer tout ces choix en même temps et de m'ouvrir les yeux sur ce que je veux réellement ? Peut être bien que si. Allons-y.
Ainsi la notion de ne pas penser au retour, du moins à la forme qu'il aura me parait essentiel. Effectivement, c'est le voyage lui-même qui façonnera mon retour.

Enfin, si je ne me sens pas prêt à commencer la vraie vie, celle ou on va chez le coiffeur et ou on paye son dentiste, c'est parce que je pense que ma formation n'est pas finie.
Après tout, mes 5 ans d'études bornées et 23 mois d'exploitation stagicole restent assez restreints sur le plan intellectuel et pratique.
Rendez vous compte, Heidegger est pour moi une marque de bière et les seuls fruits que je connaisse sont les pommes, les poires et le raisin en bouteille.
Alors, sortir de mon cocon bourgeois et prendre enfin des risques, me sortir moi même de mes galères, voir les "Autres" et "Ailleurs" avec des "Pensées" différentes, voilà qui ferait certainement de moi quelqu’un de plus complet.
Je veux relever un défi. Non pas pour me prouver quelque chose mais pour apprendre les leçons des échecs et des réussites qui en découlent... et aussi pour me la raconter un peu dans les dîners chics à mon retour.
Là encore ne pas penser au retour et tout quitter fait partie de ce risque que je veux prendre, aller vers l’inconnu est une grosse composante du défi.

Tout ça, c'est peut être un remake de Trainspotting, mais je remplace la blanche cocaïne des squats britanniques par la blanche poudreuse des sommets boliviens.
C'est plutôt positif comme départ. En avant !

Hugo

1 commentaire:

Maxi Bougne a dit…

Oui, et pour continuer ton apprentissage, j'espère que tu as pris un Bescherelle et un petit parfait de grammaire française dans ton petit sac...

Allez, questionne bien la vie et le monde.

La bise poilue à tous les deux