16 août 2010

Nos Premières montagnes

Nous avons donc longé la côte jusqu'à Gênes avec tous les avantages et inconvénients que cela comporte. Effectivement il y a des douches le long des plages, c'est plutôt plat et on trouve tout ce dont on a besoin dans la minute (magasin de vélo, bouffe, Gelateria). Cependant, il n'y a pas beaucoup de spots de camping, l'urbanisme est omniprésent et les routes sont surchargées. Nous décidons donc de remonter vers l'arrière-pays afin de commencer à tracer vers Venise et se retrouver dans la nature.
De plus, notre ami hongrois, Sandor, à qui nous nous attachons de plus en plus ,prend lui aussi cette direction, celle de Bobbio.
Vient ainsi notre première confrontation à la "montée". Le programme, c'est 800 m de positif sur approximativement 17 km. Chacun de nous fait ses premières armes progressivement avec ce cauchemar des deux roues bipédo-tractés. Nous apprenons à bien adapter nos plateaux et pignons à la pente, à respirer en rythme avec les coups de pédales et surtout à aller chercher avec la main gauche un des bidons attachés sur le cadre pour se gicler de grandes gorgées dans le gosier, le tout sans se casser la gueule et perdre l'inertie montante.



Quelle performance!! C'est épuisant, nous sentons l'acide progressivement tétaniser nos cuisses et mollets mais nous luttons pour ignorer la douleur et continuer à donner chaque coup de pédale pour tracter notre barda vers "là-haut". Le problème, c'est que "là-haut" nous ne savons pas si c'est bientôt. Tout ce que nous voyons c'est le prochain virage qui semble déjà inatteignable. On espère, on espère, on tourne petit à petit et, argghh, pour découvrir que malheureusement, après, ça continue... et la pente semble même encore plus forte. C'est réellement une bataille psychologique avec soi-même.
Après trois heures qui n'en finissent pas, nous décidons de nous arrêter à Toriglia, petit village de montagne dans lequel nous comptons faire les courses du dîner. Puis un des habitants nous montre gentiment un petit centre équestre près duquel nous pouvons poser la tente. Soirée mémorable, enfin dans la nature avec un bon repas et une herbe bien molle pour reposer nos muscles endoloris. Nous avons même fait la connaissance d'un sanglier attiré par notre nourriture. Je peux vous dire que nous ne faisions pas les malins face à ce monstre qui est resté rôder autour de nous pendant une bonne heure.



Les deux jours suivants, nous ferons enfin connaissance avec le vrai bonheur du cyclisme : C'est quand ça descend ! Rhooo, quelle jouissance de se laisser filer à toute allure le long des belles courbes, avec une vue imprenable sur les collines boisées pendant des heures entières en n'ayant besoin de regrimper que de temps en temps. Nous nous paierons même le luxe de notre premier bain dans un coude de rivière féérique.



Nous passons la nuit près du charmant village de Bobbio dans un espace gratuit aménagé pour campeurs et caravanes le premier soir et sous les taules d'une mangeoire à bovins dans une ferme abandonnée à l'extérieur de Cremona le lendemain.
Franchement, nous sommes tous prêts à faire les mêmes grimpettes tous les jours si derrière vient le même genre de descente. De plus, nous commençons réellement à réaliser que notre corps se forme à cet effort particulier et progressivement les courbatures disparaissent et nos cuisses hurlent moins leur souffrance. Le petit bémol, c'est que Julien a réactivé sa douleur au genou qui lui fait affreusement mal... suite au prochain épisode.
Hugo

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