24 sept. 2010

En finir avec l'Albanie


A peine arrivé à Tirana que l'envie de quitter la ville est déjà en moi. C'est moche. A part être ravi d'apprendre que mère Thérésa était en fait Albanaise, j'accroche pas du tout avec cette ville. Puis, pendant notre picnic dans le seul parc sympa de la ville (le quartier des anciens dictateurs communistes) nous entendons une voix enjouée s'approcher de nous : "Ougo, Kasey, nice to see you again". C'était Alb et Nasrin, que nous avions rencontrés quelques jours plus tôt dans le nord du Monténégro. Ravis de les revoir nous décidons de rester la nuit dans leur Hostel et passons une fantastique soirée à se goinfrer de cuisine traditionnelle albanaise. Alb fut vraiment une rencontre importante pour moi et la connection que j'ai eue instantanément avec lui est clairement le début d'une amitié. Ce Turc de 29 ans est mathématicien de haut niveau. Après avoir enseigné à l'Ecole Polytechnique de Lausanne, à l'Université d'Amsterdam, il emménage dans quelques semaines pour un nouveau poste à Singapour. En plus de sa passion qui le fait vivre, les maths, il est un inconditionnel de la bouffe et des voyages et passe son temps à droite et à gauche à visiter et déguster de nouveaux pays. Comme beaucoup de Turcs, il est athée et très concerné par la cause palestinienne. Il a récemment participé à des sommets au Liban et en Syrie sur le sujet et est un vrai passionné du Moyen-Orient. Avec tout ça, il est facile de comprendre comment lui et moi nous sommes retrouvés à passer la nuit à discuter dans tous les sens et avec un vrai plaisir.
Le lendemain, nous nous quittons en nous promettant de voyager ensemble dans l'année qui arrive et de se retrouver l'été prochain à l'université annuelle de la Palestine dans la Bekaa au Liban. Je sais déjà au fond de moi que ces promesses seront tenues et j'en suis déjà impatient.


La suite de notre traversée albanaise nous confirme en fait nos impressions premières : C'est toujours moche, mais qu'est-ce que les gens sont adorables !
De Tirana à Durres, de Lushje à Vlore et jusqu'à Saranda. Mais finalement, une fois sur la côte et après avoir franchi le col Dukat qui fut une de nos plus redoutables étapes, l'Albanie se transforme en une splendide côte qui nous rappelle la Croatie. Nous franchissons la frontière avec la Grèce à Konispol en étant réconciliés, notamment grâce à de nouvelles nuits sur la plage, de chouettes descentes ou encore la rencontre d'un groupe de polonais voyageant à vélo.

Pour conclure notre périple albanais, cette petite mésaventure assez ridicule : en descendant de la montagne vers ... je me suis pris un énorme nid de poule qui à endommagé ma roue arrière assez sérieusement, et bien sûr fait éclater ma chambre à air. Pas de problème, j'en ai deux de rechange que je trimbale depuis 1 mois et demi et... qui s'avèrent n'être pas du tout les bonnes. C'est ce qu'on appelle une préparation de pro. Pour continuer dans le "pro", je passe une heure à essayer de coller 2 rustines avec l'aide d'un gamin de 8 ans qui avait décidé de nous aider et qui semblait en savoir plus que moi sur le vélo. Puis finalement, j'abandonne après deux échecs. Nous finirons par trouver un garagiste qui me fera remarquer, sourire en coin, que mes rustines sont du mauvais côté et qui me répara la roue et la chambre à air parfaitement en moins de dix minutes. Oui, un mythe s'effondre, je suis bel et bien un touriste du vélo.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je voulais juste dire que je suis bien d'accord sur le fait que beaucoup de grandes villes albanaises sont d'une grande laideur, les nombreuses années passées dans un communisme paranoïaque n'ont pas arrangé les choses. Ceci dit, l'Albanie est loin de se résumer à cela. C'est un pays principalement constitué de montagnes, les plus belles d'Europe, sans aucun doute. Le Nord du pays a conservé un charme et une tradition exemplaire.