20 nov. 2010

Bienvenue chez les Turcs

En avançant vers Pamukkale par les petites routes, l'une des rencontres (parmi tant d'autres) que nous fîmes au petit village de Baltakoy, vaut la peine d'être contée.
Ce jour-là, nous finissions nos 60km quotidiens de bonne heure et étions à la recherche d'un bon spot pour nos tentes quand nous apercevons à l'orée d'un petit village un terrain de foot. En prenant la petite rue y menant nous nous arrêtons dans le bistrot local, où bien évidemment toute la population masculine des alentours bullait, pour demander si nous pouvions nous installer. Sur le coup, 4 ou 5 tables nous proposent de nous asseoir pour prendre un thé et nous finissons par rester une petite demi-heure pour raconter à tout le monde ce qu'on fait là, avec nos bicyclettes... Jusque-là, normal.
Puis finalement l'un d'entre eux,
Samim, nous dit de planter la tente dans son jardin et nous serons ses invités.


Nous restons finalement 2 jours à découvrir ce petit village. Le premier soir, après avoir passé l'après-midi à boire du thé et discuter dans un turc approximatif avec tous les petits vieux du coin, nous sommes invités à souper chez Samin avec sa femme, sa fille et son fils. Repas servi sur un grand plateau où on picore dans des bols communs de délicieuses spécialités turques. Même si ça tire les jambes d'être à genoux avec la nappe qui remonte jusqu'au bassin, j'apprécie grandement cette nouvelle façon conviviale de partager un repas. Évidemment, après tout ça, pendant que les femmes restent au salon, nous, on retourne au bistrot apprendre des nouveaux jeux de cartes, entre quelques clients de Samin au salon de coiffure.
Le lendemain
Samin passe la matinée à nous présenter à tout le village et nous fait essayer deux ou trois autres bistrots qui sont tous aussi pleins malgré les seulement 600 habitants du village. A force de boire du cai à tout va, j'ai sacrément envie de pisser toutes les 5 minutes mais qu'à cela ne tienne, nous passerons la journée à jouer aux cartes, voir les ruisseaux et essayer de nouveaux plats locaux que Samim nous offre.


J'ai oublié de préciser que le trait de caractère qui nous fascine le plus chez Samin
est qu'il a l'air heureux comme un gamin en permanence... Il se plie en quatre pour nous mimer tout ce qu'il veut nous dire, fait une blague ou une grimace toutes les trois minutes, se chamaille gentiment avec tous les petits vieux et surtout est le joueur de cartes le plus provocateur et moqueur que j'ai rencontré de toute ma carrière. On s'amuse bien avec lui et il y a rarement des blancs, malgré notre faible niveau de turc.
Le dernier soir, nous finirons par dîner chez les voisins, jaloux de ne pas avoir eu eux aussi l'occasion de nous recevoir. Cette fois-ci, on a droit à la famille étendue avec des gamins de tout âge, dans tous les recoins de canapé, et sous le tapis. Ce fut encore plus joyeux que la veille et avec une cuisine tout aussi bonne. Nous profiterons d'un dernier tour au bistrot pour faire nos adieux car nous reprenons la route vers Pamukkale le lendemain matin... Comme dans le Ch'nord, on verse une petite larme aussi quand on part !

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