2 févr. 2011

Du sable et du plat


Une fois Tadmore dépassé, le désert est encore plus désert. Beaucoup moins de voitures sur les routes et moins de bédouins pour me fournir de l'eau.
L'eau, ça devient justement mon problème quand elle commence à tomber du ciel ! Le 4ème jour commence donc par un Ougo tout penaud dans sa tente, à attendre que ça s'arrête. Mais évidemment, je n'ai pas assez d'eau avec moi pour tenir toute la journée. Je me mets donc brillamment en quête de récolter l'eau de pluie avec mes diverses casseroles... ce qui au final me donnera suffisamment de répit pour attendre la fin des précipitations, qui malgré tout ne se précipitent pas pour s'arrêter.


La suite de la route est faite de fantastiques rencontres avec des bédouins qui me nourrissent et me montrent joyeusement leurs habitations. Je prends même quelques portraits des moins réticents.
Progressivement, le désert devient de plus en plus plat et de plus en plus touffu. Le dernier soir, je décide d'aller dormir entre les broussailles, non loin de patûrantes chèvres.


Après un ravissant coucher de soleil et un mauvais dîner... la nuit tombe et... un gros orage pointe le bout de ses éclairs ! Je sais que sous la tente, les bruits sont amplifiés et tout paraît plus impressionnant, mais là, c'est carrément le son et lumières. Ça pète de partout et j'ai l'impression d'être en plein jour avec le tonnerre, qui va jusqu'à couvrir le live de Johnny Halliday que je me suis mis pleine puissance dans les oreilles. A partir de là, je peux vous dire que ça gamberge et que je ne tarde pas à être terrifié. En fait, ma tente est le point culminant des alentours et les paratonnerres du coin sont aussi fréquents que les baobabs du désert. Idée lumineuse : je me précipite hors de la tente et je me mets à courir tout nu en agitant les bras... Haaa non ! ça c'était le plan B. Le plan A c'est de prendre ma bicyclette, de l'éloigner d'une vingtaine de mètres et d'espérer que c'est elle qui prendra... faible, mais c'est tout ce que j'ai. Je retourne attendre recroquevillé dans ma tente avec Johnny ! Finalement, la nuit se finit mieux et un bédouin vient même se foutre de ma gueule pour mon réveil au milieu de la plus grande flaque de boue sablonneuse de l'histoire... Je mettrai une heure et demie à m'en dépêtrer et débarbouiller ma fidèle monture (car je veux voyager loin !).
Les dernières 110 bornes sont une vraie plaie. Tout plat, pas beau, vent de face... mais la douche et les shawarmas qui m'attendent a Deır Ezzor m'insufflent les dernières forces dont mes cuisses ont besoin !


Bilan de cette traversée : un de mes meilleurs souvenirs de voyage, l'idée commence même à pointer en moi que ca serait pas mal de finir là-dessus..
Suite aux prochains épisodes !

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