9 févr. 2011

WUG sur la banquise


Comme prévu, je me suis donc lancé à l’assaut de l'Iran avec Marc et Myriam. Il n'y a entre la Turquie et l'Iran que des frontières routières, dont une se trouve au pied du mont Ararat. Ça a donc pas été long de choisir laquelle nous allions viser...d'autant plus qu'il y a en chemin un petit col pas piqué des hannetons à 2644m et que le -10C° et la neige de Van ne nous impressionnaient pas plus que ça. Bon en vrai, nous étions morts de trouille et envisagions chacune des possibilités 20 fois dans notre tête et nos discussions.
Après trois jours à Van, nous disposions donc d'une fenêtre météo de quelques jours et étions prêts à affronter cette mini-Sibérie. Seules les photos peuvent décrire ces étendues blanches coiffées de sommets lointains.


Notre première journée se déroule sans encombres et nous plonge tout les trois dans un rêve de gamin. Le froid est supportable si on ne s'arrête pas trop longtemps et les bords du lac Van restent plutôt plats. Nous dormirons sur les tapis de la petite mosquée d'une station service avec vue sur le lac et thé à volonté. L'hospitalité kurde commence à faire ses preuves. Même topo pour le lendemain, même si la température commence à descendre. Nous prenons une chambre d’hôtel à Caldiran pour bien se reposer et se préparer. Température extérieure au coucher du soleil: - 6C°...ça devrait aller.


Enfin le jour J, et nous avons tout les trois les mêmes sensations que lors d'un départ pour un sommet. Chacun enfile consciencieusement ses couches de vêtements, prépare les petites barres de sucre à dégainer dans les moments de faiblesse, et ajuste le moindre petit boulon de la bicyclette. Dès les premiers 100m, nous comprenons que le froid sera redoutable. Ma barbe gèle et mes pieds arrêtent d'attester mon système nerveux de leur existence... mais s'étend devant nous une gigantesque banquise, véritable amphétamine psychologique. Après avoir longé un grand lac gelé, la montée commence. Nous faisons des pauses régulière pour réchauffer les pieds et s'émerveiller de ce décor unique. Plus nous montons, plus nous ressentons le vent qui vient du col, la température baisse et le souffle devient dur à aller chercher...mais nous avançons à notre petit rythme.





Après 3h de lutte, le panneau nous annonce l'arrivée au col. Les félicitations et cris de joie entrecoupent notre course pour faire quelques photos et ingurgiter un peu de nourriture avant de se transformer en glaçon. Sous nous, une gigantesque étendue blanche pleine de relief que nous venons de vaincre...et de l'autre coté, la descente.
Nous faisons maintenant face au deuxième problème technique: sous-vêtements trempés par l'effort que le vent de la descente transforme en glaçon. Mes pieds font souffrir mais la dégringolade euphorisante vers le mont Ararat et un pic-nic en températures moins hostiles me font avancer. C'est grandiose : le volcan de 5137m s'élève seul et majestueux devant nous et nous suit du regard pendant les 35kms qui nous amène au village de Dogubeyazit. Nous restons deux jours au pied de ce roi des volcans avant de franchir la frontière iranienne.

2 commentaires:

Caroline Weiler a dit…

Splendide

Stéphy a dit…

Je crois que je suis obligée d'admettre qu il y a des paysages aussi beaux qu en Suisse!!! ;-))))
Bravo pour votre superbe montée en équipe! C est juste magnifique!
Suis très contente pour vous que vous puissiez découvrir tous ces endroits magiques!!!merci de nous les partager! moi je savoure tout ça bien au chaud! ;-) Bonne route pour l'Iran! :-) Stéphy, la soeurette de Mymi