Torres del Paine (28 janvier - 02 Février)

Nous partons de Puerto Natales le matin vers 8h en ayant bien en tête le parcours qui nous branche: Commencer par le trek W et enchainer sur le O si les vivres et les forces sont encore dans les sacs et les mollets. Ces trecks se prénomment ainsi en raison des lettres qu’ils forment sur une carte. Pour l’un, la remontée de deux vallées et l’approche d’un glacier forment les 3 branches du W. Pour l’autre, le tour complet du fameux massif forme un 0. Ainsi notre but est un Q.

Le premier jour, nous rejoignons le val Torres après une petite journée de marche. Enfoncé dans cette vallée, se trouve le camping Las Torres, point de départ pour le Mirador del Paine qui permet de contempler les Torre Sur, Central et Norte qui font la renommée du parc. Mais comme le temps n’est pas avec nous, nous remettons au lendemain cette grimpette. Un ranger nous apprend qu’un peu plus haut dans la vallée il y a campement réservé aux grimpeurs. Personne à part 2 américains attendant des meilleures conditions pour grimper y sont. Le chemin transformé en rivière a sans doute découragé les touristes d’y aller. Pas nous.

Le campement ressemble à une piscine et il n’y a pas une âme qui vivent. La tente des américains est vide. Nous nous abritons dans une cabane en bois rustique fabriquée petit à petit par les grimpeurs venus squatter ce spot.

Bonne soirée à se réchauffer et faire une bouffe passable au réchaud à bois que nous ne maitrisons pas encore totalement. La nuit est glaciale et très humide, surtout sans tapis de sol… Nous nous réveillons avec la neige. Féérique descente jusqu’au point de départ du Mirador.

Pas de problème pour arriver en haut de ce pierrier qui nous laisse découvrir enfin ce somptueux panorama. Les parois abruptes des Torre sont impressionnantes, la neige recouvre tout ce qui n’est pas trop pentu et au pied, un lac rend ce paysage encore plus grandiose et inaccessible. On se régale de ce paysage pendant plus d’une heure.

Puis nous décidons de descendre et de rejoindre la branche centrale du W: La vallée del Frances. Cela nous prend la journée à longer un magnifique lac bleu turquoise (eau des rivières).

Le troisième jour consiste à remonter cette vallée. Entourés de sommet d’à peine 3000m mais étant parti de +78m, nous avons l’impression d’être en plein himalaya. Les sommets enneigés sont grandioses et leur glaciers font couler de multiples cours d’eau. Nous remontons petit à petit le long du fleuve principal. La fin du chemin est au milieu du plus grand cirque que j’ai jamais vu. Nous ne résistons pas à la tentation d’aller plus loin et grimpons jusqu’à un col enneigé offrant une vue sur le cirque à hauteur d’œil. C’est beaucoup plus beau d’ici et ça évite les torticolis! Je me fais imprimer le poster du panoramique en 3m sur 1m dès que j’ai un « chez moi ».

Descente et dodo au camping des Italiens. Nico nous quitte à 5h du mat pour faire le quatrième jour en solo plus vite et rentrer sur Puerto Natales. Nous prenons notre temps pour nous lever et passons la journée et le début de l’aprèm à rejoindre le Glacier Grey en longeant le lac du même nom et de même couleur. L’arrivée tôt au campement Los Guardas nous permet de nous installer confortablement et d’observer le glacier pendant plusieurs heures. Encore un superbe panoramique à mettre dans nos future salons. J’ai cependant trop mal au tendons d’Achille et malgré l’envie qui ne manque pas je demande à Pilou d’en rester là. Nous abandonnons le O et rentrerons tranquillement vers l’entrée du parc en deux journées.

Les paysages sont toujours aussi beaux et le long chemin de retour nous laisse tout le loisir de contempler le massif avec plus de recul. Il est splendide mais en permanence recouvert de nuages. Du coup, on pose l camping sauvage et on bouge pas temps qu’on à pas de vue, parole de montagnard.

Vent pluie vent…18h plus tard le temps est toujours aussi pourri. La matinée du 6ème jour nous suffit à rejoindre l’entrée du parc.

Je suis fatigué et j’ai mal partout. Ces six jours étaient splendides. Nous voilà prêts à remonter la Patagonie Andine avec la meilleure entrée en matière qui soit.

Hugo