10 juin 2010

Pequeno Alpamayo et Condoriri (17-19 Mai)

En à peine un jour à La Paz, nous avons vite eu confirmation du fort potentiel montagneux de la région et la boite à idée déborde déjà.

Sans s'attarder dans cette immense ville qu'est La Paz, nous partons donc vers le Pequeno Alpamayo et le Condoriri, ou Cabeza de Condor. Deux sommets qui se sont imposés à nous comme une évidence:


- ils sont superbes - peut-être les plus beaux du massif. L'esthétique d'une ascension compte beaucoup pour nous. Nous voulons d'abord monter là-haut parce que c'est beau, parce que cela nous impressionne et non pas parce que c'est haut ou parce qu'il y a des difficultés techniques intéressantes.


- ils ne sont pas trop haut - 5350 et 5700m - et nous permettent de continuer progressivement notre acclimatation en vue d'un 6000 en fin de séjour, si tout va bien avec Henri.
- ils ne sont pas courrus par les touristes monomaniaques des sommets de 6000m. Le Huayna Potosi, véritable autoroute vers les 6000m ou 70 touristes passent par jour offre l'avantage de canaliser cette horde de moutons (voyant un 6000 comme une attraction Disneyland) et de nous laisser de la place ailleurs.

- ils ne sont pas trop chers et nous pouvons nous offrir le luxe d'un guide pour ces deux ascensions par forcement évidentes.


Nous voilà donc tout excités de partir vers nos premiers pas d'andinistes amateurs à l'assaut de 2 sommets qui nous mettent des étoiles dans les yeux.

Etant passés par une agence, l'arrivée au camp de base est un peu trop facile et enlève un peu de charme à l'aventure: transport privé, ânes porteurs, cuisinier...

Le camp de base est par contre bien sympa. Au bord d'un lac réputé pour ses truites, le Condoriri nous domine majestueusement et on se demande bien par où l'on pourra passer.


Pequeno Alpamayo (5350)


Lever à 2h et départ à 3h pour ce sommet plus esthétique que technique. 1h de montée dans la rocaille puis 2-3h sur le glacier nous permettent d'arriver au Pico Tarija presque en même temps que le soleil. La course prend alors toute sa dimension: en face, la superbe arête qui court jusqu'au sommet et tout autour du nous une vue grandiose sur le Condoriri, le Huayna Potosi ou le lac Titicaca. On entre vraiment dans un autre univers.


La montée jusqu'au sommet se passe bien, l'arête n'est pas vertigineuse et, à part un passage à 40-50°, n'est pas trop raide. Cette arête restera comme un de ces grands moment de montagne où l'on se sent vivre de toutes ses forces, où l'on se sent en harmonie avec son environnement, à sa place. Des moments intenses où l'on est absorbé par l'effort, où corps et esprit ne font qu'un, où l'on reprend notre dimension de petit homme.

Dans ces conditions là, la haute montagne est vraiment une drogue.



Cabeza de Condor (5700)


Lever à 1h et départ à 2h pour une longue journée. On commence par 4 pénibles heures de montée bien raide dans un gros pierrier. Dans le noir et pas bien réveillés, ça fait fait encore plus mal. On arrive enfin sur le glacier à l'aube et découvrons notre objectif du jour. Il est toujours aussi impressionnant et parait encore plus inaccessible.

Deux heures de marche sur le glacier nous amènent au pied du sommet. Une longue cheminée assez verticale doit nous mener à l'arête sommitale. Nous commencons à bien fatiguer et il faudra 2 bonnes heures pour arriver au col. Hugo est resté au milieu, préférant garder des forces pour la descente. Du col, on ne pourra faire qu'une longueur sur l'arête. Le manque de neige, et donc de point d'assurage, et le shiste pourri qu'il y a en dessous nous empêcheront d'aller jusqu'au sommet.



Encore une fois l'ivresse de la haute montagne nous fait vivre des sensations uniques. Sur ce sommet, plus haut, plus physique, plus technique et tout aussi somptueux, nous avons une nouvelle fois pris beaucoup de plaisir et redescendons malgré ce demi-echec le sourrire aux lèvres. Encore une belle aventure.

Au final, nous sommes ravis de ces 2 ascensions durant lesquels ont aura vécu une aventure pleine et riche et pas mal progressé techniquement.



Deux petits regrets:


- Vanessa qui était partie avec nous et qui s'est arrêtée au Pico Tarija le premier jour. Le plaisir aurait été encore plus grand de partager la joie du sommet accompli à trois.

- L'impression d'être pris pour des numéros par les guides, toutefois très bons. Pas vraiment de relation de confiance sur la cordée. Cela enlève beaucoup à l'aventure et à la magie de la haute-montagne, qui tient beaucoup aussi à la relation que l'on a avec son compagnon de cordée.


De retour à La Paz, nous retrouvons Elsa et Julien et nous nous préparons pour le treck du Chorros, une longue descente de 3 jours vers les Yungas via un chemin Inca.

La Paz est une "ville étape" parfaite entre deux expéditions dans les montagnes. On s'y repose bien et on y trouve tout et on mange Libanais.


Pilou

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