23 août 2010

Déjà à Casablanca !

Après avoir quitté Julien, nous nous retrouvons seuls sur les routes aux alentours de Mantova, toujours avec ce sentiment très bizarre que ce n'est pas normal de n'être que deux... à peine le temps de faire 40km en direction de Padova, que les trombes d'eaux reprennent. Nous nous abritons comme nous pouvons sous le toit qui dépassait d'un immeuble, dans le petit village de Isola De Scala. La pluie n'en finit pas, si bien que nous nous installons comme nous pouvons dans notre abri de fortune. Réchaud pour le café, pieds nus avec les chaussettes qui sèchent sur le cadre du vélo, nous attendons et nous attendons encore. Puis, une personne nous aperçoit de son balcon et, croyant que nous sommes des SDF, brandit des chaussures à Kasey pour les lui donner. Nous expliquons évidement que ce n'est pas la situation et que nous attendons juste la fin de la pluie. Puis tout en discutant, cette adorable femme nous propose de venir boire un Kawa.
Ainsi, nous nous retrouvons chez Mohamed, sa femme et leur deux filles Naima et Fatima. Leur gentillesse me cloue encore au sol quand j'y repense en écrivant ces lignes, cinq jours plus tard. Après nous avoir régalé de café, jus, pâtisseries marocaines et yogourt, le tout sans qu'eux n'avalent une miette car le Ramadan a commencé il y à trois jours, ils nous proposent, à la vue des cordes qui continuent à tomber, de passer la nuit chez eux. Évidement nous acceptons!
Mohamed a quitté ses montagnes natales près de Marrakech il y a dix ans pour trouver un travail dans l'alimentaire dans ce tout petit village. Il comprend parfaitement le français, l'arabe et l'italien. Évidement, j'en profite pour voir si mes première leçons d'Arabe ,que j'apprend depuis 3 semaines maintenant, peuvent me servir. Me voilà plongé dans un cours particulier de 3h, au terme duquel je connais quelques proverbes, j'améliore ma prononciation et je sais compter. Je n'en reviens toujours pas que nous nous soyons retrouvés dans cette situation!
Puis, après un splendide repas de Ramadan à la nuit tombée, nous nous voyons proposer une douche que nous acceptons évidement avec grand plaisir. Un dernier fruit et un thé à la menthe sur les banquettes du salon, en câlinant affectueusement Fatima et Naima qui se sont déjà totalement attachées à nous (et réciproquement), et au dodo sur de vrais matelas. C'est le cœur chargé d'amour pour des gens si simples et d'une générosité incroyable -et tout à fait musulmane, il faut bien reconnaitre- que nous reprenons la route, cette fois-ci sous le soleil, vers Padova.
Deux jours nous suffirons pour traverser les montagnes de l'Eugenie d'où viennent les pavés de la place San Marco à Venise, visiter Padova, et trouver un camping de luxe aux abords de Venise. La sympathie des gens pour les cyclovoyageurs que nous sommes est toujours au rendez vous et nous avons l'impression de passer autant de temps à discuter, expliquer et recevoir des encouragements, qu'à pédaler. Le moral revient bien vite et je suis heureux de vivre des moments aussi forts : quoi de plus révélateur sur soi-même et la nature humaine!

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