22 sept. 2010

Plus d'un mois de vélo


Cela fait maintenant plus d'un mois que je pédale presque tous les jours et que je profite non pas des endroits où je suis, mais plutôt du simple fait d'être en itinérance... avec les avantages et inconvénients que cela représente.
Évidemment, ce mode de voyage me fait retrouver ce sentiment tant chéri que j'avais commencé à dompter dans les contrées sud-américaines, mais cette fois-ci, il faut reconnaître qu'il est nettement exacerbé. Tous les jours ou presque, nous parcourons 50 km minimun, et nous trouvons un nouvel endroit où dormir, un nouvel endroit où s'approvisionner et bien sûr, de nouveaux paysages. En Amérique du sud, nous fonctionnions plus par sauts de puces, de villes en villes, où nous établissions nos quartiers pour au moins quelques jours. De plus, ma bicyclette, malgré toute l'affection que j'ai pour elle, représente aussi un boulet dont je ne peux me défaire. Je ne compte plus les villes dont on ne peut pas profiter pleinement car impossible de laisser la bicyclette quelque part. De même pour les musées que nous sommes obligés de faire chacun notre tour. Nous sommes pour ainsi dire totalement fusionnés avec la bicyclette.
Mais franchement, quel bonheur d'être constamment en train d'avancer, de conceptualiser dans notre esprit les distances européennes à coup de pédale. A chaque fois que je regarde la carte de notre parcours, je me dis que c'est grandiose. Je n'en reviens toujours pas d'être déjà en Grèce et tout ça rien qu'avec mes mollets. Ça donne des ailes et renforce le sentiment qui grandit en moi depuis le début de mon grand voyage : Rien n'est impossible.
Toujours est-t-il que je suis sidéré d'avoir fait autant de choses en seulement un mois et tout ceci n'est que le commencement. Pour la suite, étant donné l'abandon pour le moment de Julien et l'arrêt de Kasey dans quelques semaines, je me tâte sur pas mal de solutions. Une chose est sûre, je regarde du bon côté en me disant que je suis totalement libre et que je ne compte pas m'arrêter là.
Avec l'itinérance, vient aussi une sorte de routine. Chaque soir, vers 18 h, on regarde autour de nous et on prend le premier "spot" qui nous plaît pour établir le campement. Vient ensuite le rituel qui fonctionne maintenant parfaitement :
- Tente, mais c'est plutôt rare vu qu'on fait surtout des belles étoiles
- Matelas
- Regroupage des sacs près des matelas
- Installation de la cuisine
- Miam miam, lecture et dodo.
Kasey et moi avons chacun notre rôle et tout cela se fait maintenant totalement naturellement. Ça me rappelle la méthode qui s'était installée entre Pilou et moi.
Cependant, dans le côté routine, j'avoue qu'être deux et à bicyclette, c'est encore plus pesant qu'en vadrouillage d'hostel en hostel, car nous rencontrons vraiment peu de gens, malgré toutes les discussions opportunes avec les passants. Même si Kasey parle beaucoup plus que la loutre qui me servait de compagnon en Amérique du sud, nous n'avons vraiment pas grand chose en commun et c'est très fatiguant à la longue de ne pas partager les mêmes questions sur la vie et l'avenir après école de commerce, à travers le spectre de nos engagements, comme je pouvais le faire avec Pilou. De plus, la mentalité américaine "Hippy rêvant de communautés autonomes comme une vraie solution" commence sincèrement à me gonfler en même temps que je réalise le néant de l'éducation américaine, mais pas besoin de faire un article là-dessus. Je préfère effectivement être en désaccord sur de nombreux sujets et pouvoir en discuter que tout simplement un gouffre sans opinion sur quoi que ce soit...
Bref, on avance... il faut prendre certains aspects en patience tout en sachant profiter pleinement de tous les émerveillements qui sont à portée de roues. Beyrouth et les meilleurs falafels du monde sont au bout du chemin et j'y pense tous les jours!

2 commentaires:

DeL a dit…

Punaise, déjà un mois ! Incroyable effectivement ! Même si je ne le sens pas dans les mollets comme toi, j'ai l'impression que des mois d'aventure et donc d'écriture se sont écoulés !
L'expérience semble être vraiment génialissime, même si le partenaire n'est pas l'idéal... Mais bon si le Pilou est une feignasse qui préfère les bus sud-américain...
Bonne route, c'est un plaisir de te lire et de découvrir de nouvelles routes !
DeL (un camping près du Perito Moreno...)

pilou a dit…

Ah, si tu écris moi sans S, ca veut dire que tu as plusieurs moi sur ton vélo et que tu arrives à te démultiplier!

Intéressant! Le vélo permettrai t-il en combinant sport et méditation à haute dose(=le reve de tout homme) d'avoir plusieurs moi? plusieurs vie?

je veux je veux je veux !