5 oct. 2010

Le drapeau


Je sais que mon drapeau suscite beaucoup de questions non seulement des gens que je croise, mais aussi des amis ou membres de ma famille qui suivent mes aventures.
J'ai commencé à porter ce drapeau en Patagonie pour une raison toute simple: L'Amérique du sud est littéralement pleine d'anciens soldats de Tsahal, l'armée israélienne, qui ont pour tradition de prendre un an pour voyager après leur service de 3 ans pour les hommes et 2 ans pour les femmes. Je dirais même que hors-saison, au moins la moitié des touristes que l'on croise en Patagonie sont des soldats israéliens. Suite à de nombreuses rencontres où la conversation finissait forcément par toucher à des sujets où il m'était difficile de ne pas m'emporter, je décidais de coudre un drapeau sur mon sac, ce qui premièrement était très provocateur (et j'aime ça!) et était très efficace pour éviter de me faire des nouveaux "amis". Puis j'ai décidé de garder ce drapeau à l'arrière de ma bicyclette, car je m'y étais attaché et ça donnait à mon aventure un petit côté militant qui me plaisait bien. Quant à savoir d'où vient mon côté engagé pro-palestinien, ça remonte plus loin.


J'ai commencé il y a 1 an et demi à beaucoup lire sur le conflit israëlo-arabe, suite à la lecture d'articles de chomsky et un documentaire: Occupation 101. Peut-être l'écho que ces étincelles ont eu en moi fut-il renforcé par le fait que des membres très proches de ma famille maternelle sont originaires de Jaffa, grande ville juxtaposée à Tel'Aviv et aujourd’hui en Israël. Il y a eu aussi l'emménagement de mon père à Beyrouth, où il est impossible de comprendre quoi que ce soit sans s’intéresser au problème des réfugiés palestiniens et aux ignobles invasions d’Israël. Enfin, mon intérêt pour le monde arabo-musulman grandit depuis les années où mon père était installé à Alger et ma copine était musulmane marocaine.
La position que je retire après de très nombreuses, voir obsessionnelles, lectures sur le sujet, est la suivante:
- L'arrêt immédiat de l'occupation, de la colonisation et du blocus de toutes les populations palestiniennes.
- La reconnaissance d'un Etat indépendant avec des frontières raisonnables tant sur le partage des eaux que des terres fertiles.
- L'autorisation au retour des réfugiés dans leurs terres d'origine, que ce soit en Palestine ou en Israël.
- La fin de l'ethnocratie israélienne où le citoyen juif a plus de droits que les autres, ce qui est le contraire d'une démocratie.
- Un certain nombre de mesures financières qui obligeraient Israël à dédommager les populations et le gouvernement palestinien pour 60 ans de destruction.
Ce qui est assez fun, c'est qu'en fait ces doléances ont toutes été zpprouvées et votées par l'ONU plusieurs fois mais sont simplement illégalement ignorées par Israël depuis un paquet d'années.
Enfin, je m'attache particulièrement à la question palestinienne pour les raisons citées, mais aussi car je pense sincèrement que lorsque qu'on défend les Palestiniens, on s'oppose aux nouvelles formes de colonialisme et de racisme, au système de propagande d'Etat institutionnalisé, à la folie militariste de beaucoup de pays occidentaux, à l'islamophobie profonde de nos médias....c'est un point de voûte de beaucoup de révoltes qui me touchent.

Ainsi, se battre pour la Palestine, c'est aussi se battre pour les populations du delta du Niger, les Tibétains en exil, les paysans colombiens, les massacrés du Timor et ainsi de suite. Ce voyage n'est pour moi qu'un début : dès mon retour, mon engagement prendra des formes plus concrètes à travers des associations et manifestations que l'on peut trouver en France.

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