25 avr. 2010

La grande traversee 3

Le soir du deuxième jour, à la tombée du soleil, nous nous approchons d’une zone plate et extrêmement étendue pour dormir au flanc d’une petite montagne qui semble sortir brutalement du sol comme un paquebot sur une mer d’huile. Nous sommes enfin au Salar d’Uyuni mais patience, il faut attendre demain matin pour le découvrir.

A 5 heures et pas vraiment réveillés, nous embarquons dans les 4*4 et nous nous élançons dans le noir à la lumière des phares. Progressivement, le jour se lève et nous nous rendons compte que nous fonçons tout droit au milieu de nulle part. Nulle part, car malgré la vitesse du 4*4 et la direction assurée que le chauffeur semble maintenir, le sol blanc et identique sur des kilomètres à la ronde autour de nous ne nous offre aucun repère.


Puis, nous nous arrêtons. Le soleil est en train de briser l’horizon et chacun, en silence, profite de ce spectacle. Tout d’un coup la lumière s’empare de cette incommensurable étendue et la fait flamber dans des tons de feu. Aux premiers instants, notre propre ombre s’étend sur des kilomètres. C’est vraiment une expérience émouvante.

Nous remontons dans le véhicule pour nous diriger vers l’île au poisson. En fait, les deux petits monticules de taille différente qui la constituent se reflète dans le miroir que le sol brûlant crée au loin et forme ainsi un poisson. De plus elle se trouve en plein milieu du Salar, ce qui renforce cette image du poisson jaillissant au milieu d’un océan. Nous montons au sommet, certes avec des centaines d’autres touristes, et profitons du spectacle éblouissant au milieu de cactus pluri-centenaires de plusieurs mètres. Quel souvenir.

Puis, après avoir petit déjeuné près des voitures, nous passons à la fameuse séance de photo originale sur le Salar, où chacun essaye d’avoir l’idée amusante pour faire mentir les proportions grâce à la plus grande surface plate du monde. Spectacle amusant que ces dizaines de groupes de touristes dans les positions et les jeux les plus improbables.

Deux heures plus tard nous nous remettons en route pour aller apercevoir une fabrique de sel, un petit village et un cimetière de train. Ce dernier endroit est totalement improbable et nous amuse beaucoup. L’explication vient de l’abandon des trains à vapeur vendus par les anglais car les boliviens n’ont pas de ressources en charbon…on commence progressivement à comprendre comment ce pays à été souillé pendant des siècles par le capitalisme européen naissant…

Enfin, arrivée à Uyuni où l’heure de se séparer est venu. La grande traversée est terminée.

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