16 déc. 2010

Welcome to Beyrouth


J'ai donc quitté mes amis suisses pour une traversée de nuit de l'Anatolie vers Antakya et puis, à ma grande surprise, un direct Antakya-Beyrouth.
Je ne vous raconte pas l'émotion de mettre ma bécane dans l'allée centrale du minibus (et faire chier trente turcs d'un coup). Sérieusement, je suis arrivé jusque là rien qu'en pédalant, et monter les marches du bus, sentir le moteur qui vrombit et surtout voir défiler le paysage à une vitesse frénétique m'a mis dans un état second. Même si je sais que ce n'était pas la fin... c'était tout de même une sorte de conclusion. Mon compteur reste désormais à l'arrêt sur 5425kms. Mais en même temps, c'est une sorte de soulagement : arriver jusqu'ici, avec des expériences hors du commun et inoubliables, 5425kms rien qu'avec mes mollets, toujours vers l'avant, alors que c'était la première fois que je faisais du vélo, et me voilà sur mon siège qui m'emmène chez moi et je n'ai eu aucun problème majeur. C'est chouette.


Après le bus de nuit, je débarque à Antakya avec la ferme intention de rejoindre Beyrouth en vélo; mais directement, 3 ou 4 gars me sautent dessus et me proposent des taxis et des bus pour à peu près n'importe où. Je leur explique que j'ai une bicyclette et que je vais à Beyrouth... Ils ne me croient évidement pas et me prennent pour un fou. Ils insistent. C'est en général à ce moment là que je sors mon argument qui clôt le débat: "Parra yok". (A l'intention des électeurs de droit et des ignorants irrattrapables qui me lisent, cela veut dire que j'ai pas un rond). Et là, surprise, au lieu d'abandonner, l'un d'entre eux me prend en pitié et décide de m'offrir le trajet Antakya-Beyrouth pour un quart du prix. Oui, je vous vois venir, "c'est ce que tu crois", "il t'a bien eu", "rien que pour toi mon ami, très bon prix"... déjà, figurez-vous que les turcs ne sont pas du tout dans ce genre là et de plus, à 7 euros le trajet, je pense vraiment qu'il m'a fait une fleur.

Bref, après une heure d'attente où j'use mes bases d'arabe avec 3 palestiniens et un irakien en partance pour Amman, et avec qui je me suis fendu la poire, je grimpe dans le bus. Surprise, il n'y a que moi, les deux chauffeurs et le stewart (oui il y a des stewarts dans les bus ici). Le trajet va revenir cher à la compagnie avec mes 7 euros de contribution... mais au moins j'ai la place et le choix pour m’étendre. Passage de frontière Syrienne et Libanaise sans problème et arrivée vers 20h à Beyrouth. Sensation étrange d'être dans une ville que je connais. Rejoindre la maison dans la circulation beyrouthine avec la mosquée Hariri comme point de repère fut assez sport. Je récupère les clés auprès d'un collaborateur de mon père car celui-ci est en France. J'ouvre la porte...BACK HOME !!

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je cherchais sur le net des documents sur la patagonie quand je suis tombée sur "le campement des japonais". De fil en aiguille, toujours en riant, j'ai remonté les pentes du volcan Osorno, fait la vaisselle dans la rivière, sauté dans le lac etc.
C'en est trop...!!!
Oups... je me pose un peu sur votre blog avant de refaire un tour du monde de sauts magnifiques.
Moi qui me baigne si souvent dans "l'enfer" des Merveilles, ça me fait réver.
Merci Hugo, Pylou pour ce rire