18 sept. 2010

Déjà à Casa 2

J'avais déjà écrit un article sur une nuit marocaine en Italie, mais là c'est carrément la sensation de traverser la Méditerranée qui m'a frappé en entrant en Albanie.
Bon, premièrement, on traverse enfin une vraie frontière avec tampon et tout le tintouin, ce qui me manquait puisqu'après tout, voyager sans noircir les pages de son passeport c'est un peu comme Pilou sans l'odeur (j'avoue qu'il me manque bien ce dernier).
Bref, à peine la frontière passée, les montagnes s'arrêtent, y'a des gens partout avec des routes pourries et sales et des mosquées à droite et à gauche. Les scooters sont en moyenne utilisés par trois personnes, et les gens ont l'air de tous se connaître. Dès la première bifurcation où nous nous arrêtons pour vérifier notre chemin, une quinzaine de gosses qui jouaient dans le coin nous assaillent avec des "Ellô!" et des "Ouatsiournaime" à tout va. Les plus téméraires d'entre eux tentent de piquer les yaourts dans le sac de bouffe à l'arrière de la bicyclette de Kasey et d'autres essayent chacun leur tour en poussant de grands cris de joie mon fameux klaxon. Un brave homme vient nous sortir de ce mauvais pas et son autorité calme rapidement les bambins afin que nous poursuivions notre route.
Nous nous payons un Hostel pour notre première nuit à Skodra parce que bon, on n'est pas encore bien dans l'ambiance albanaise, et effectivement, y'a tellement de gens partout que ça semble difficile de trouver un spot de camping tranquille. Évidemment, le réveil de 5h du mat avec le muezzin (le Mué..quoi ?) qui nous rappelle la grandeur d'Allah, en insistant bien sur le "ah" de Allah, me remémore à ma grande joie les nuits algériennes. Le lendemain nous mettons le cap sur Tirana, la capitale, située au centre du pays. La route est bien moche mises à part les forteresses de l'époque des croisades au sommet de petites collines, exactement comme le Krak des chevaliers ou la citadelle d'Alep en Syrie. C'est franchement pas facile de circuler en bicyclette sur les mauvaises routes et les vieilles voitures qui nous frôlent à 200 à l'heure, mais il faut bien avouer que les encouragements sont bien plus fréquents que partout ailleurs. Les Albanais nous transmettent incroyablement chaleureusement leur sympathie et cela suffit largement à combler la mocheté du pays. Comme pour confirmer ce sentiment qui grandit en moi, à Lozhe, nous discutons dans la rue avec deux jeunes qui baragouinent correctement l'anglais et avec qui nous finissons par prendre un café. Notre remise en route vers Tirana sera par la suite brutalement stoppée par une méga averse, bardée de coups de tonnerre. Retour vers Lozhe 4km en arrière où nous tentons de retrouver nos amis dans la rue principale de la ville. Finalement, un marchand de fruits nous aide, et après un coup de fil voilà Zemi et Yosef qui rappliquent et prennent en charge la situation : on va laisser les vélos dans le magasin des parents de Zemi et nous dormirons dans l'appartement des parents de Yosef. Excellent, première nuit chez l'habitant en Albanie, c'est fait... et on n'a pas été déçus. Tournée des bars de Lozhe en picolant avec nos deux compagnons, puis retour chez les parents vers 10h ou un gigantesque festin albanais nous attend. Nous finissons la soirée pleins jusqu'à la glotte avec une Chicha et le DVD du mariage du frère de Yosef d'une durée d'1h 53, la classe ! Maintenant je connais tous les membres de la famille et, mine de rien, une particularité albanaise qui consiste à avoir deux mariages sur deux jours pour le prix d'un : celui avec la famille de la mariée le samedi où les parents du marié ne sont invités que 2 petites heures et réciproquement le lendemain.
Je peux vous dire qu'en reprenant la route vers Tirana le lendemain, mon affection pour les Albanais est vraiment au top.

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