26 oct. 2010

J'aime la Turquie


Nous quittons Istanbul un samedi au petit matin et je suis désormais sur la route avec 2 Suisses fort sympathiques.
Quitter Istanbul s'avère tout de même une sacrée mission qui commence par le passage en Asie par le pont de l'Europe qui est une sorte d'autoroute interdite aux cyclistes. Qu'à cela ne tienne, avec un peu d'élan et en se collant bien sur la droite, ça passe. Bien content de ne pas prendre un bateau pour changer de continent, il faut aussi reconnaître que la traversée du pont est vraiment impressionnante et nous donne une vue splendide sur toutes les rives d'Istanbul. Depuis le quartier de Kadokoy, sur la rive asiatique, il nous faudra néanmoins 3 jours pénibles pour quitter la ville. En effet l'agglomération d'Istanbul s'étend jusqu'après Izmit, 150 km plus loin.


Cela implique donc deux nuits de camping urbain assez sympa où nous découvrons l'incroyable hospitalité turque. Près de Gebze, Souleiman, chauffeur de bus de son état nous aide à trouver un coin tranquille pour planter la tente, puis nous apporte des bières et des chips pour l'apéro et reviendra même au petit matin avec un petit déjeuner complet. Je n'en reviens toujours pas. Nous camperons aussi au bord de l'eau près de Izmit après un festin de poissons grillés et d'énormes fous rires avec Murat. Enfin la nature arrive le lendemain matin à notre plus grand plaisir après s'être fait offrir petit déjeuner et confiserie par Aysoun et sa famille.

Ici commence enfin le bonheur de camper dans la nature et les splendides montagnes turques, col après col. Nous ferons un petit détour par la charmante ville de Iznik au bord d'un grand lac et mettons le cap vers Pergamme à travers de grandes forêts sauvages. C'est le bonheur total de camper dans la nature, d'autant plus que Céline et Xavier ont tout un arsenal pour la cuisine et chaque bivouac est consacré à la préparation d'un nouveau festin. Nous montons mine de rien à 1400m et la pluie, le brouillard et le froid glacial rendent l'aventure encore plus vive mais largement récompensée par des paysages à couper le souffle.

Sur une de ces petites routes, en passant un travers un village bien isolé, Céline a aperçut quelques femmes voilées entrain de tisser des tapis. Évidemment nous nous sommes arrêtés et avons essayé de rentrer pour voir ce qui s'y passait. Ce fut une de mes plus belles expériences de voyage : l’accueil fut charmant et évidemment accompagné de thé. Ici les tapis sont cousus comme il y a 200 ans en accrochant brin par brin dans les mailles directrices puis une fois chaque ligne finie, on la tasse et coupe à ras tout ce qui dépasse. Les femmes passent entre un an et deux ans sur un tapis et il faut bien avouer que le résultat est splendide. De plus grâce aux quelques mots de turc que nous arrivons à baragouiner, un vrai contact s'est établi et les 2 heures que nous passons avec elles furent très émouvantes.

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