2 nov. 2010

Sous la pluie


Jusqu'à Pergame, la route fut un vrai régal. Nous sommes toujours aussi chaleureusement accueillis par les Turcs, les forêts et les montagnes sont d'une grande beauté et nous nous cuisinons des bouffes d'enfer. Cependant le gros souci est que depuis un mois, je suis toujours sous la pluie et avec des températures de plus en plus froides qui atteignent maintenant les 5C°... Si l'on rajoute à ça le fait qu'il fait nuit noire à partir de 18h30, je dois reconnaître que cela me pèse un peu sur le moral.


Lorsque l'on pédale sous la pluie froide, tout devient technique. Il faut plisser les yeux, sinon les grosses gouttes nous aveuglent totalement, les doigts des mains sont gelées mais il faut malgré tout les garder sur les freins, les pieds eux aussi font terriblement souffrir et même après une nuit dans le sac de couchage ils n'ont pas dégelé... Le soir, il faut monter une tente trempée et espérer que pour une fois le vent ne sera pas notre ennemi et la fera sécher avant d'aller se coucher ; puis on se blottit dans toutes nos épaisseurs de vêtements pour préparer le repas alors qu'il fait déjà totalement nuit. Enfin je vous laisse imaginer ce qu'il en est du matin lorsqu'il faut enfiler les chaussettes mouillées et glacées puis ranger ses affaires sous la pluie dans une grande flaque d'eau.
Malgré tout, cela n'est même pas suffisant pour me gâcher le bonheur d'arpenter les petites routes turques et nous finissons même par en rigoler, de ce mauvais temps qui ne nous lâche pas. Deux jours de soleil en tout et pour tout durant ce long mois feront exception et c'est justement les deux jours que nous choisissons pour faire une pause au milieu d'une forêt en haut d'une colline, loin de tout et avec une splendide vue. Nous prenons le temps de nous occuper de nos vélos, de se faire des bouffes encore meilleures, d'écrire, de se laver en accrochant la vache à eau à un arbre, d'admirer la forêt... bref en harmonie avec la nature.

Je finirai sur la petite anecdote que nous appelons déjà entre nous l'épisode du "Xavier on ice" : les Turcs ont la brillante idée de laisser les gens utiliser les routes, même en plein milieu de construction. Nous étions donc en train de galérer depuis un bon quart d'heure sur une sorte de gravier lorsque nous sommes arrivés, Xavier en tête, vers une surface qui semblait toute noire, lisse et brillante : "Chouette de l'asphalte tout neuf et bien roulant !". C'est comme ça que Xavier, devant nos yeux ébahis est parti sur une fabuleuse glissade, avec dérapage au menton dans une grande flaque de goudron liquide... Résultat : plus de peur que de mal, des sacoches et des fringues dégueulasses percées et irrattrapables et cette merde gluante dans tous les petits mécanismes du vélo... des semaines pour s'en débarrasser.

1 commentaire:

Cora et Jyves a dit…

Salut Hugo

Continue vers le sud de la Turquie... Il y fait excellent ! Allez bonne route et surtout regale toi !

Jean-Yves et Cora (Istanbul- aujourd hui a Goreme)